Guinée équatoriale : Plus de 310 opposants assassinés par le régime Obiang
Au moins 310 opposants équato-guinéens ont été assassinés par le régime du président Teodoro Obiang Nguema au pouvoir depuis 1979, a affirmé la principale coalition d’opposition équato-guinéenne, au cours d’une conférence de presse tenue lundi à Paris.
La Coalition d’opposition pour la restauration d’un Etat démocratique en Guinée équatoriale (CORED) a dit avoir recensé 310 assassinats d’opposants dans le pays ou à l’étranger, une liste non-exhaustive, selon les déclarations de ses responsables, qui vivent depuis des années en exil.
« Le dernier assassinat en date est celui de Bonifacio Nguema Esono Nchama, un opposant rentré récemment au pays avec la garantie de la protection de l’épouse du président Obiang », ont-ils accusé, citant également le cas d’un coopérant français, André Branger, assassiné en 1993 à Malabo.
« Si nous n’avions pas fui nous-mêmes, nous serions au nombre de ceux qui ont été assassinés », ont-ils expliqué.
« Notre message est clair. Obiang, va-t-en!, a lancé Sévérin Moto, le plus connu de ces opposants, ajoutant que « nous avons conquis notre indépendance, mais aujourd’hui c’est la guerre du peuple pour conquérir la liberté ».
Arrivé au pouvoir en 1979 par un coup d’Etat, le président Obiang Nguema est réélu à chaque présidentielle par des scores-fleuve dépassant les 90% des votants.
Son régime est régulièrement dénoncé pour sa violente répression à l’encontre des opposants politiques, des organisations indépendantes de la société civile et des médias, ainsi que pour l’ampleur de la corruption dans le pays.
En octobre 2014, le président Obiang avait accordé une amnistie générale aux opposants en exil en vue de la tenue d’un nouveau dialogue national, le cinquième du genre organisé par le pouvoir.