La Libye a enfin son gouvernement d’union nationale
L’émissaire des Nations unies pour la Libye, Bernardino Leon, a annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi, la formation d’un gouvernement libyen d’union nationale, qui sera présidé par Fayez el-Sarraj et trois vice-Premiers ministres, Ahmad Meitig, Fathi el-Mejbri et Moussa el-Koni.
« Après une année d’efforts déployés dans ce processus avec plus de 150 personnalités libyennes représentant toutes les régions, le moment est enfin venu pour que nous puissions proposer la formation d’un gouvernement d’unité nationale », a déclaré M. Leon au cours d’une conférence de presse à Skhirat, au Maroc, où des négociations avaient repris lundi dernier entre les deux camps rivaux libyens.
Aussi plusieurs candidats pour les différents ministères ont été proposés ainsi que pour les postes-clé tels que le Conseil d’Etat et le Conseil de la Sécurité nationale.
Beaucoup trop de Libyens ont perdu la vie et autant de mères en ont souffert. Aujourd’hui, près de 2,4 millions de Libyens ont besoin d’aides humanitaires, a souligné l’émissaire de la mission de l’ONU pour la Libye (MINUL), convaincus que la composition de ce gouvernement peut réussir.
Pour sa part, Federica Mogherini, la chef de la diplomatie de l’Union européenne, s’est félicitée dans un communiqué officiel de l’aboutissement de ce processus, saluant les négociateurs libyens qui selon elle, ont fait preuve de responsabilité, de leadership et d’esprit de consensus à un moment crucial de l’histoire de leur pays.
« L’Union européenne soutient entièrement ce texte final et les hauts responsables du gouvernement d’unité nationale auxquels incombe maintenant la responsabilité de la composition du nouveau gouvernement et de la mise en oeuvre des termes de l’accord », indique le communiqué.
« Nous attendons des parties libyennes qu’elles entérinent cet accord qui répond aux aspirations de paix et de prospérité du peuple libyen », ajoute le communiqué, précisant que de son côté, l’Union européenne est prête à offrir son appui politique et financier à hauteur de 100 millions d’euros au nouveau gouvernement.
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi, la Libye est plongée dans le chaos avec deux Parlements –et deux gouvernements– rivaux: le CGN (Congrès général national) sous la coupe de la coalition des milices Fajr Libya basé à Tripoli et un autre siégeant à Tobrouk (est) reconnu par la communauté internationale.