Les entreprises françaises séduites par le marché nigérian
Le président nigérian Muhammadu Buhari achève ce mercredi sa première visite officielle en France, où il a eu des entretiens avec les dirigeants français axés sur le volet économique de la coopération entre les deux pays.
Les chefs d’entreprises françaises qui ont pris part à ces discussions, se sont montrés très intéressés par le potentiel de la première économie d’Afrique.
Pour donner le ton, le président nigérian est venu en France accompagné d’une importante délégation d’entrepreneurs locaux. Au cours de son séjour de trois jours à Paris, Muhammadu Buhari a participé au Forum économique France-Nigéria organisé par le MEDEF, le patronat des entreprises de France, en présence de représentants de grands groupes des deux pays.
En dépit de l’insurrection du groupe Boko Haram et d’une corruption largement répandue dans le pays, le Nigéria, qui a d’importantes ressources pétrolières, connaît malgré tout un décollage économique qui le rend attractif pour les grands groupes français.
Le pays est devenu l’an dernier la première économie d’Afrique avec un Produit Intérieur Brut qui a dépassé celui de l’Afrique du Sud. Entre 2003 et 2013, le pays a connu une croissance annuelle moyenne supérieure à 6% et a vu se former une classe moyenne forte de plus de 20 millions de Nigérians dont les revenus sont supérieurs à 700 dollars par mois. Le Nigéria est en même temps le pays le plus peuplé du continent et devrait sa population passer de 180 millions d’habitants actuellement à 450 millions d’ici à 2050, ce qui devrait en faire le quatrième pays le plus peuplé au monde.
Plusieurs grands groupes français sont intéressés par les opportunités qu’offre le Nigéria, pour preuves, le président du Medef, Pierre Gattaz, s’apprête à conduire une importante délégation de représentants d’entreprises françaises au Nigéria, du 4 au 8 octobre prochains.
Dans une période où plusieurs pays émergents sont en crise, l’Afrique apparaît comme un relais de croissance séduisant. D’autant plus que l’économie du Nigeria, longtemps dépendante des ressources pétrolières, se diversifie de plus en plus. En 2014, pour la première fois dans l’histoire du pays, les services ont été à l’origine de plus de 50% du taux de création de richesses poussés par les télécoms en pleine essort.