En difficulté, la Tunisie va demander un nouveau plan d’aide au FMI
Chedly Ayari, le gouverneur de la Banque centrale tunisienne a annoncé ce mercredi que la Tunisie, dont l’économie fait face à des difficultés, va demander un nouveau plan d’aide au Fonds monétaire international (FMI).
« Oui, nous allons demander un nouveau programme », a dit M. Ayari au cour d’une conférence de presse qu’il a animée conjointement avec Christine Lagarde la directrice générale du FMI en visite à Tunis.
Même si le montant et les modalités de ce nouveau plan d’aide n’ont pas été arrêtés, il devrait cependant être selon le gouverneur au moins égal à la ligne de crédit consentie par le FMI à la Tunisie en 2013, soit 1,7 milliard de dollars.
« C’est l’estimation la plus basse et ça peut être plus, suivant les besoins, les possibilités et les conditions. Les négociations avec le Fonds devraient commencer en novembre parce que mon idée, c’est faire en sorte qu’au plus tard ce programme soit efficient au mois de mars 2016 », a précisé M. Ayari.
Mme Lagarde a quant à elle appelé les autorités tunisienne à finir le travail engagé, condition préalable à une réponse positive à cette nouvelle demande. Elle a de nouveau pressé la Tunisie de mettre en place les réformes exigées en contrepartie de l’assistance financière actuelle du FMI.
Le ministre des Finances Slim Chaker a assuré que le pays avait déjà adopté certaines réformes et avancé sur d’autres, comme celle du Code des investissements et la modernisation des douanes.
En 2013, le FMI avait octroyé à la Tunisie une ligne de crédit de 1,7 milliard de dollars sur deux ans dans le cadre d’un plan d’aide qui devait permettre de soutenir la transition politique. Cette ligne, qui expirait en juin, a été prolongée de sept mois (jusqu’en décembre 2015) afin de permettre au pays d’adopter les réformes.
Depuis la révolution de 2011, le pays peine à relancer son économie. La situation s’est encore aggravée avec les attentats du Bardo en mars et de Port El Kantaoui en juin, qui ont fait 60 morts dont 59 touristes et ont durement affecté le tourisme, un secteur stratégique de l’économie du pays.
Au premier semestre 2015, la croissance s’est établie à 1% et pourrait ralentir encore à 0,5% sur l’ensemble de l’année, selon le ministère des Finances.