Dadis Camara empêché de rentrer en Guinée
L’ex-chef de l’Etat guinéen, Moussa Dadis Camara, a tenté de regagner son pays, la Guinée Conakry, mercredi, mais son vol qui devait faire escale à Abidjan a été dérouté vers Accra, au Ghana, avant de rebrousser chemin en direction d’Ouagadougou où Camara vit en exil.
Son avocat, Jean-Baptiste Jocamey Haba, qui a accusé la Côte d’Ivoire et la Guinée d’être à la base de ce retour raté de son client, a menacé de porter plainte contre les deux pays devant la Cour de justice de la CEDEAO.
Dans un communiqué, il a regretté que l’ex-président Camara, citoyen de la CEDEAO, ne jouisse pas du principe de la libre circulation garanti par l’institution ouest-africaine. «C’est une arme qu’on a appuyé à l’endroit de Dadis Camara », selon son avocat qui accuse le pouvoir en Guinée d’être derrière ce retour avorté. Il a également brandi la menace du dépôt d’une « plainte à la fois contre l’Etat ivoirien et contre l’Etat guinéen devant la cour de la CEDEAO».
Comme il l’avait annoncé précédemment, l’ex-chef de la junte militaire guinéenne, au pouvoir de décembre 2008 à décembre 2009, avait prévu de regagner son pays pour se présenter devant la justice guinéenne. Il a été inculpé, en juillet, pour «complicité d’assassinats, séquestrations, viols, coups et blessures» dans le massacre de plus de 157 opposants au stade de Conakry le 28 septembre 2009.
Il était aussi question de déposer son dossier de candidature pour la présidentielle, prévue le 11 octobre prochain. En juin dernier, le leader du Front patriotique pour la démocratie et le développement (FPDD) avait reçu à Ouagadougou le chef de l’opposition guinéenne, Cellou Dalein Diallo, avec qui il avait scellé une alliance en vue des élections d’octobre.
L’ex-dirigeant guinéen s’est exilé au Burkina Faso depuis 2010.