Burundi : L’AFP et de RFI finalement entendu par le gouvernement suite à la torture de leur correspondant
La présidence burundaise a condamné jeudi, l’agression subie le 2 août dernier par le correspondant de l’AFP et de RFI au Burundi, arrêté et torturé par des membres des services de renseignements.
La présidence accuse bonne réception de la correspondance de RFI et de l’AFP à propos d’un mauvais traitement qui aurait été infligé au journaliste Esdras Ndikumana, leur correspondant à Bujumbura, indique un communiqué de la présidence.
Esdras Ndikumana, 54 ans, correspondant au Burundi de l’AFP et de RFI depuis plus de 10 ans, est considéré comme une figure du journalisme indépendant dans son pays.
Il avait été arrêté puis tabassé par des membres du Service national de renseignements (SNR) alors qu’il prenait des photos sur les lieux de l’assassinat du général Adolphe Nshimirimana, proche du chef de l’Etat et un cacique du régime.
Aussi dans les locaux du SNR où il a été conduit, Ndikumana avait été violemment frappé au dos, aux jambes et sur la plante des pieds, pendant près de deux heures, avant d’être relâché et hospitalisé avec un doigt fracturé, de multiples contusions et pouvant à peine marcher.
Son arrestation avait eu lieu en présence de plusieurs hauts responsables du parti au pouvoir, de chefs des services de sécurité, ainsi que des cadres à la présidence, qui n’avaient rien fait en son temps pour empêcher qu’il ne soit embarqué.
Suite à ces faits, l’AFP et RFI qui ont dénoncé une agression scandaleuse et ont exigé dans un courrier officiel des explications de la part des autorités, ainsi que des sanctions contre les coupables.
Plus d’une dizaine de jours après, le communiqué de la présidence burundaise, signé du conseiller Willy Nyamitwe, assure condamner ce comportement violent et inacceptable dans un État de droit.
« Le chef de l’Etat a personnellement instruit l’Administrateur général du SNR de déterminer exactement les circonstances de ces actes d’un autre âge afin que les auteurs soient poursuivis et châtiés conformément à la loi », affirme M. Nyamitwe.
La présidence espère que cet impair ne nuira pas aux relations de bonne collaboration entre les institutions et le monde des médias, conclut le texte.