Égypte : Inauguration de la nouvelle voie du canal de Suez
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a inauguré ce jeudi, la seconde voie du canal de Suez, un projet qui a pour but de relancer l’économie du pays en difficulté.
Dans son uniforme de maréchal à la retraite, le président égyptien est arrivé en début d’après-midi à Ismaïlia dans le nord-est, où il a conduit la parade au bord du yacht qui a transporté l’impératrice française Eugénie, l’épouse de Napoléon III, lors de l’inauguration du canal en 1869.
Il était suivi par la frégate multi-missions FREMM achetée à la France. Les trois premiers avions de combat Rafale commandés à Paris et huit F16 récemment livrés par les Etats-Unis ont également participé à un défilé aérien.
« En un an, les Egyptiens ont consenti un très grand effort pour offrir un cadeau au monde », a affirmé al-Sissi, interrompu par les sirènes de deux gigantesques porte-conteneurs, les premiers navires à emprunter la nouvelle voie du canal sous les applaudissements des invités.
Le canal de Suez l’une des voies maritimes essentielles pour le commerce mondial, relie la mer Rouge à la Méditerranée, et représente ainsi une source précieuse de devises pour le pays qui cherche à relancer une économie en crise depuis la révolte de 2011 qui a chassé Hosni Moubarak du pouvoir.
L’émir du Koweït, le président palestinien Mahmoud Abbas, le roi Abdallah II de Jordanie, les présidents yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi et soudanais Omar el-Béchir ont pris part à l’événement. Le président français François Hollande était l’invité d’honneur.
Environ 9 milliards de dollars auront servi à l’élargissement du canal, l’un des travaux phares du président Sissi.
La nouvelle voie doit permettre de doubler le trafic d’ici 2023, assure les autorités égyptiennes. Le pouvoir promet le passage de 97 navires par jour sur le canal qui accueille 49 actuellement. La nouvelle artère permettra la circulation dans les deux sens, réduisant de 18 à 11 heures l’attente des bateaux.
La voie doit faire passer les revenus du canal de 5,3 milliards de dollars attendus en 2015, à 13,2 milliards de dollars en 2023, selon les autorités. Mais pour des experts, il s’agit d’un très coûteux « vœu pieux », voire d’un gaspillage, au moment où la croissance du commerce mondial marque sensiblement le pas.