L’AMISOM et l’armée somalienne récupèrent un bastion des Shebab
Les forces de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) et l’armée somalienne ont repris ce mercredi, la ville de Bardhere qui était sous le contrôle des rebelles les Shebab pendant près de sept ans.
La reconquête de cette ville, l’un des derniers bastions de la rébellion, intervient à la suite d’une offensive baptisée «Juba Corridor», lancée vendredi dernier par la force africaine et l’armée somalienne visant à déloger les Shebab des zones rurales du sud de la Somalie.
Selon des témoignages recueillis sur place, les miliciens Shebab ont pris la fuite avant l’assaut de la coalition armée somalienne-casques verts qui occupe désormais les lieux. Aussi, de violents combats auraient eu lieu entre les deux parties, provoquant la fuite de nombreux habitants de la ville.
Des voix se sont également levées pour accuser l’AMISOM d’avoir tué huit civils mardi après avoir ouvert le feu en réponse au jet d’une grenade par les insurgés. Des accusations que l’AMISOM réfute catégoriquement dans un communiqué, précisant n’avoir tué que «cinq combattants Shebab et notamment Mohammed Dahir, l’un de leurs leaders.»
Qu’à cela ne tienne, la prise de Bardhere constitue une première victoire de l’AMISOM et l’armée somalienne contre les rebelles dans les régions du sud. Bardhere, base d’entraînement pour le groupe islamiste Shebab, était aussi un lieu où les actions terroristes étaient planifiées.
Mais la retraite des insurgés de Bardhere ne serait pas définitive, selon le commandant Shebab, Sheikh Ahmed Abu-Ubeyda, qui, tout en reconnaissant l’invasion de la ville par «les forces coalisées chrétiennes et les apostats somaliens», promet que l’«affrontement durera plus longtemps que ce que pense l’ennemi.»
Chassés de la plupart de leurs bastions du centre et du sud somaliens, les Shebab continuent tout de même de contrôler de vastes zones rurales et multiplient les opérations de guérilla contre les institutions somaliennes et les forces de l’AMISOM. Ces dernières semaines, le Kenya qui participe aux troupes de la force africaine, a essuyé plusieurs attaques meurtrières de la part des Shebab somaliens.