Côte d’Ivoire : La hausse du prix de l’électricité dictée par les bailleurs de fonds
C’est dans le cadre d’une réforme exigée par les bailleurs de fonds internationaux que la Côte d’Ivoire, un des leaders du secteur de l’électricité en Afrique et qui vend à perte son courant aux Ivoiriens, a décidé d’augmenter les tarifs de l’électricité.
Le ministre de l’Energie, Adama Toungara a expliqué que du fait d’importantes subventions gouvernementales, le consommateur ivoirien paie 65 francs CFA le kW/h dont le coût de revient est en fait de 76 FCFA.
L’Etat, Incapable de poursuivre cette vente à perte qui conduira la Compagnie ivoirienne d’électricité à la faillite, a annoncé un ajustement tarifaire correspondant à une hausse de 6 à 10% du prix du kW/h pour 60% des abonnés.
Cette augmentation, un mesure très impopulaire, avait été exigée en 2012 par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), lors d’un prêt de ces deux institutions à la Côte d’Ivoire dont l’objectif était de réformer son secteur énergétique.
Le FMI avait a cette époque appelé à des hausses des tarifs pour assurer l’avenir de la CIE. Si ces mesures ne sont pas prises, l’investissement si nécessaire dans de nouvelles capacités de production restera un voeu pieux, avait prévenu le fonds.
Selon le ministre Toungara L’Etat de Côte d’Ivoire perd chaque année 63 milliards de FCFA du fait de cette subvention, qui lui avait déjà coûté 270 milliards de FCFA en 2011.
La production d’électricité de la Côte d’Ivoire, la plus importante en Afrique del’Ouest, est assurée par la CIE, une entreprise privée, qui est chargée de sa production, sa distribution et de sa commercialisation.
Elle fournit du courant à plus de 1,3 millions d’abonnés ivoiriens, correspondant à un taux de couverture de 42% et un taux d’accès à l’électricité de 78% de la population. Ce qui représente un taux largement supérieur à la moyenne ouest-africaine.
Plus de 60% des Africains de l’ouest vivent sans électricité, a rappelé mardi le Premier ministre ivoirien Daniel Kablan Duncan, appelant le continent à libéraliser le secteur.
La CIE, née de la privatisation de l’EECI en 1990 est reconnue comme un succès. Elle appartient au groupe français Bouygues depuis 2005, et devenue un des leaders africains du secteur. Avec la CIE, la Côte d’Ivoire exporte son electricité notamment vers le Ghana, le Mali et le Burkina.
Première puissance économique d’Afrique de l’Ouest francophone, la Côte d’Ivoire est engagée dans un processus de reconstruction de son réseau depuis la fin de la crise postélectorale de 2010-2011. Pour ce faire, le gouvernement entend investir 18 milliards de dollars dans le secteur d’ici 2030, financé en grande partie par le secteur privé.