Le médiateur de l’ONU dans la crise burundaise jette l’éponge
L’envoyé spécial de l’ONU dans les Grands-Lacs, Saïd Djinnit, a abandonné son rôle de médiateur dans le dialogue gouvernement-opposition au Burundi, visant à sortir le pays de la crise politique née de la détermination du président Pierre Nkurunziza de postuler pour un troisième mandat, a annoncé jeudi un porte-parole de l’ONU.
Les opposants à la candidature de Nkurunziza pour un nouveau mandat, avaient demandé le remplacement de Saïd Djinnit pour défaut de neutralité dans sa médiation. «L’envoyé spécial de l’ONU dans les Grands-Lacs a renoncé à son rôle de médiateur dans la crise burundaise », a déclaré un porte-parole de la Mission électorale des Nations unies au Burundi, Vladimir Monteiro, précisant que l’intéressé restait l’envoyé spécial de l’ONU dans les Grands-Lacs.
Il «a quitté Bujumbura pour le Sommet (de l’Union africaine) en Afrique du Sud (…) mais il pourra revenir à Bujumbura en tant qu’envoyé spécial de l’ONU pour la région des Grands Lacs».
Monteiro a indiqué ne pas avoir d’informations dans l’immédiat sur un éventuel successeur à Djinnit au poste de médiateur dans la crise burundaise. Début juin, l’opposition et la société civile qui animent le mouvement de contestation qui agite le Burundi depuis le 26 avril, avaient demandé au secrétaire général de l’ONU la nomination d’un nouveau médiateur. Elles avaient mis en doute l’impartialité de Djinnit, l’accusant notamment d’être favorable à un nouveau mandat présidentiel que ses adversaires de Nkurunziza, jugent inconstitutionnel.
Dans un communiqué, Djinnit «remercie l’ensemble des parties prenantes burundaises pour le mandat de facilitateur qu’elles lui ont confié» et «prend acte de la position exprimée, il y a quelques jours, sur son rôle de facilitateur par des représentants de certaines parties».
Il rappelle «que tout au long du dialogue, les parties burundaises ont maintenu leurs positions divergentes sur la candidature du président Nkurunziza à un troisième mandat » tout en se félicitant « des avancées» sur d’autres questions.
Ces négociations initiées début mai entre le camp présidentiel, d’un côté, et l’opposition et la société civile de l’autre, sont jusqu’ici restées dans l’impasse, butant notamment sur l’arrêt des manifestations anti-Nkurunziza et le retrait de la candidature du chef de l’État à la présidentielle.