Rupture diplomatique entre le Sénégal et l’Iran
Après des années de forte amitié, Dakar a résolu de se séparer de Téhéran, l’accusant d’armer la rébellion du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDCS). C’est ce qu’a annoncé sur les antennes de la télévision publique, mardi dernier, le ministre sénégalais des Affaires Etrangères en déclarant que « le Sénégal décide de rompre ses relations diplomatiques avec la République d’Iran ». Une rupture qui intervient au moment d’un regain de violence en Casamance, insurrection qui a entraîné la mort de 16 soldats de l’armée régulière depuis le 27 décembre 2010.
L’hiver dans les relations entre le Sénégal et l’Iran avait commencé depuis le 31 octobre dernier. A cette date, un navire venu d’Iran accostait à Lagos avec, à son bord, treize conteneurs pleins d’armes. Cette cargaison était destinée à la localité de Kanilai (Sud de la Gambie). Selon des informations de la diplomatie sénégalaise, le matériel militaire était réellement destiné aux insurgés. Ce qui n’a pas du tout plu au président Wade, lequel a rappelé son ambassadeur en Iran, faute d’explications convaincantes de la part des asiatiques.
Ce divorce risque de mettre en péril les fruits de la coopération entre les deux pays. Dès le réchauffement de celle-ci en 2002, après des années silencieuses, l’Iran entreprend d’exploiter le phosphate sénégalais. Dans la suite, l’Iran va s’illustrer à plusieurs reprises dans la vie économique sénégalaise, notamment par la construction d’usine de production et de montage de véhicules de marque iranienne Samand à Thiès (à 70 Km de Dakar) avec, à la clé, plus de 400 emplois créés.