Afrique du sud : Sao Jose commence à livrer ses secrets sur la traite négrière
Des objets issus de l’épave d’un navire négrier portugais, le Sao Jose, naufragé au large du Cap en 1794, seront dévoilés mardi en Afrique du Sud, livrant de précieux détails pour l’histoire de la traite transatlantique, a indiqué l’institut Smithsonian.
Une cérémonie hommage aux milliers d’esclaves déportés d’Afrique de l’Est au Brésil sera également célébrée en marge de cette nouvelle étape dans l’aventure de longue haleine que constitue la fouille du Sao Jose.
Découvert par des plongeurs amateurs dans les années 1980 et tout d’abord confondu avec un vaisseau néerlandais de facture plus ancienne, ce navire est une pièce archéologique rare pour les historiens travaillant sur la traite transatlantique des esclaves.
Il transportait environ 400 captifs du Mozambique vers le Brésil, deux possessions coloniales portugaises à l’époque du naufrage. Il a coulé après avoir heurté des rochers sous l’eau à une centaine de mètres des côtes du Cap.
L’équipage et la moitié environ de la cargaison humaine du navire furent sauvés, avant que les captifs africains rescapés ne soient revendus comme esclaves sur place au Cap.
«Le Sao Jose est d’autant plus intéressant qu’il correspond à l’une des toutes premières tentatives de transporter des Africains de l’Est pour la traite transatlantique des esclaves», a souligné Lonnie G. Bunch, le directeur du musée national américain de l’histoire et de la culture afro-américaines (NMAAHC), dont les collections vont être enrichies par le prêt longue durée des objets extraits du Sao José.
«Ce changement (de provenance des esclaves, ndlr) a joué un rôle majeur dans la perpétuation de ce tragique commerce pendant des décennies », a-t-il ajouté. De plus, « on n’a jamais eu de recherches archéologiques sur un vaisseau coulé et perdu alors qu’il transportait des esclaves », a-t-il expliqué.
Les historiens estiment que plus de 400.000 Africains de l’Est ont été transportés entre 1800 et 1865 entre le Mozambique et le Brésil.