L’église catholique se retire du processus électoral au Burundi
Les prêtres Burundais ont reçu jeudi, l’autorisation de l’Eglise catholique de se retirer du processus électoral en cours dans le pays, au cours duquel ils avaient pour mission l’observation du déroulement du vote.
Pour Monseigneur Gervais Banshimiyubusa, président de la Conférence des évêques du Burundi, le processus électoral que veut diligenter le président sortant Pierre Nkurunzia et son gouvernement est « non-consensuel ». Il dénonce en outre une situation d’insécurité où les partis de l’opposition ne peuvent pas faire campagne.
S’exprimant sur les antennes de la chaîne de radio BBC, le président de la conférence des évêques au Burundi, soutient d’ailleurs que la participation des prêtres à ce processus électoral devait être contraire à leur mission première, qui, est celle de la réconciliation.
Selon Monseigneur Gervais Banshimiyubusa, c’est une quarantaine de prêtres qui sont concernés par ce retrait de la mission d’observation des élections. Pour ces derniers, ce retrait constitue « un geste symbolique pour interpeller les consciences ». Toutefois, les civils, membres de la commission épiscopale Justice et Paix peuvent, s’ils le désirent, continuer à faire partie de la mission d’observation.
Secoué par des vagues de manifestations contre le troisième mandat que cherche à imposer le président sortant, Pierre Nkurunziza, le Burundi sombre depuis quatre semaines dans le chaos. Plus 35.000 Burundais ont déjà fui le pays pour se réfugier en RDC, en Tanzanie et dans d’autres pays voisins, selon l’ONU. Alors que L’Union Africaine, la communauté internationale et plusieurs chefs d’Etat des pays d’Afrique de l’Est demandent au gouvernement de Pierre Nkurunziza de reporter les élections, car l’environnement « n’est pas propice », les autorités burundaises s’entêtent à organiser les élections communales et législatives prévues le 5 juin, la présidentielle le 26 juin et les sénatoriales, le 17 juillet.
Tous les bailleurs de fonds qui avaient promis des aides au Burundi pour financer les élections, ont suspendu leurs aides. Le gouvernement a ouvert une ligne budgétaire de 25 millions d’euros pour financer ces élections.