Burundi : Confusion sur le coup- d’Etat annoncé contre Pierre Nkurunziza
Le Général-Major Godefroid Niyombare, l’ancien chef du service de renseignements burundais, a annoncé mercredi 13 mai 2015, avoir procédé à la destitution du président sortant Burundais, Pierre Nkurunziza, qui s’accroche depuis trois semaines sur sa décision de briguer un troisième mandat. C’est à travers un communiqué diffusé autour de 14 heures, sur une radio privée burundaise; Isanganiro, que le général Godefroid Niyombera, a annonçant la destitution du Chef d’Etat sortant « En ce qui concerne l’arrogance et le défi lancé par le président Nkurunziza à la communauté internationale qui lui a conseillé de respecter la Constitution et l’Accord de paix d’Arusha, le comité pour l’établissement de la concorde nationale décide : le président Nkurunziza est limogé, son gouvernement aussi », a déclaré le général Godefroid Niyombare.
Cette « destitution » annoncée de Pierre Nkurunziza, a été faite alors que ce dernier se trouvé en Dar-es Salam en Tanzanie pour un sommet consacré à la crise ouverte par sa volonté de briguer un troisième mandat.
Alors que dans les rues de Bujumbura, les manifestants contre un 3ème mandat de Nkurunziza, ont salué avec des cris de joie, l’annonce de cette destitution. La présidence à tôt fait de répliquer, en niant une tentative de coup d’Etat au Burundi. Sur son compte officiel, la présidence essaye de rassure que « la situation est maitrisée, il n’y a pas de coup d’Etat au Burundi », tout en poursuivant la « Tentative de coup d’Etat échouée au Burundi ».
Mais, depuis l’annonce de sa destitution le président Pierre Nkurunziza, ne s’est lui-même pas encore prononcé sur la situation. L’on apprend, d’une source à la présidence tanzanienne qu’il est toujours à Dar es Salaam dans « un endroit tenu secret ».
Son porte-parole Willy Nyamitwe, a annoncé qu’il fera un discours à la population à son retour. Le président Tanzanien Jakaya Kikwete également président de l’EAC, a formellement au nom de la Communauté d’Afrique de l’Est, condamné le coup d’Etat au Burundi. Et, en appelle à un retour à l’ordre constitutionnel.
L’Union africaine a également condamné la tentative de coup d’Etat au Burundi. L’on apprend que le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine se réunira en urgence ce jeudi à Addis-Abeba pour examiner la situation.
La destitution annoncée de Pierre Nkurunziza, intervient après 15 jours de manifestation contre son 3ème mandat à la tête du pays. Ces manifestations, ont fait une vingtaine de morts, plusieurs blessés et de nombreuses interpellations et déplacés. La semaine dernière, l’ONU parlait de plus 35 000 burundais, qui ont fui les violences pour se réfugier au Congo, au Rwanda, en Tanzanie… Malgré, les protestations populaires, Pierre Nkurunziza au pouvoir depuis 2005 avait déposé sa candidature.
Vendredi dernier, Le président rwandais Paul Kagame a critiqué l’attitude de son homologue et voisin burundais, Pierre Nkurunziza, qui se présente à un troisième mandat en dépit d’un mouvement de protestation à Bujumbura et des pressions internationales. « Si vos propres concitoyens vous disent: nous ne voulons pas que vous fassiez ça ou que vous nous dirigiez, peut-être sont-ils en train de dire que vous n’avez pas fait assez pour eux« , a déclaré M. Kagame, interrogé sur la situation actuelle au Burundi, lors d’un symposium organisé par l’université de Saint-Gall, en Suisse.