Burundi : La Cour constitutionnelle valide la candidature de Pierre Nkurunziza
Pierre Nkurunziza, le président sortant burundais peut désormais briguer un troisième mandat, à la magistrature suprême au Burundi. La Cour constitutionnelle a validé ce mardi 05 mai 2015, sa candidature à la présidentielle de juin prochain. Cette validation intervient au lendemain de la fuite du vice-président de la Cour, qui a dénoncé des pressions et des menaces de la part de certains hauts responsables du pays.
Sylvère Nimpagaritse, le vice-président de la Cour constitutionnelle, dit avoir fui le pays, pour ne pas céder aux pressions exercées sur la Cour. Les juges de la Cour ont donc validé la candidature contestée par l’opposition et la société civile. Et, dans l’arrêt de la Cour signé de son président, la Cour justifie la validation de la candidature du Nkurunziza par le fait que « l’article 96 [qui limite à deux les mandats présidentiels au Burundi], veut dire en effet que « le nombre de mandats au suffrage universel direct est limité à deux seulement et l’article 302 créé un mandat spécial au suffrage universel indirect et qui n’a rien à voir avec les mandats prévus à l’article 96 ».
Cette décision de la Cour intervient également au lendemain de violents affrontements entre la population et la police, qui ont fait deux morts par balles et une cinquantaine de blessés. Elle n’a pas été une surprise au sein des manifestants. Ceux-ci, décriant que cette Cour soit à la merci du parti au pouvoir. D’ailleurs, le vice-président fuyant, a confié à la presse qu’une majorité des sept juges de la Cour estimaient inconstitutionnelle la candidature de M. Nkurunziza, mais que ceux-ci avaient subi d’énormes pressions et même des menaces de mort pour changer d’avis.
Dans la rue ce mardi, les manifestations anti troisième mandat pour Pierre Nkurunziza ont continué. L’opposition et la société civile, ne se sont pas encore prononcées sur la décision de la Cour constitutionnelle. Mais, les manifestants n’ont pas encore rebroussé chemin. Les rues sont encore barricadées et les pneus sont brûlés.
Les responsables du parti au pouvoir, CNDD-FDD estiment que c’est désormais aux leaders des manifestants de se montrer responsables en respectant les institutions et donc appeler à arrêter les rassemblements. Pierre Nkurunziza est au pouvoir depuis la fin de la guerre civile en 2005.