Kenya : Le gouvernement veut fermer le plus grand camp de réfugiés au monde
Le gouvernement kényan projette de fermer Dadaab, le plus grand camp des réfugiés au monde, a-t-on appris dans le Washington Post. Depuis l’attaque de l’Université de Garissa par les Shebabs qui avait fait 148 morts, Nairobi pointe ce camp, comme étant largement infiltré de djihadistes.
Ce camp construit en 1991, devait servir à abriter « provisoirement » les réfugiés somaliens fuyant la guerre civile dans leur pays. Mais, le provisoire a plutôt duré et le camp Dadaad est devenu plus qu’une ville. L’on y dénombre aujourd’hui 350 000 habitants. Le site qui était au départ parsemé de tentes, comporte aujourd’hui 52 écoles, 11 commissariats de police, des écoles de conduite, des magasins en tous genres, etc.
Pour les autorités kényanne, le camp de Dadaad, est devenu le lieu de recrutement des combattants Al-Shebab. La misère ambiante qui y règne, conduirais certains réfugiés à ne pas refuser l’offre des terroristes. En 2011, ce camp a connu des attaques à la bombe, des enlèvements d’humanitaires après l’intervention de l’armée kenyane en Somalie pour lutter contre le groupe islamiste Al Shebab.
Dans le camp, la malnutrition infantile tourne autour de 10%. Et, même si depuis 2009 le budget pour la gestion de ce camp de réfugiés a augmenté de 70% ; cela reste encore largement insuffisant.
Cette décision de fermer le camp de Dadaad avait déjà été prise en 2013 par le gouvernent kényan. C’était après l’attaque du centre commercial de Nairobi. Mais, le projet n’avait pas abouti.
Aujourd’hui, même si le gouvernement kényan semble camper sur sa décision de fermer le camp des réfugiés, plusieurs obstacles peuvent l’empêcher de mettre en œuvre ce projet. L’un des obstacles à ce projet est juridique.
En effet, le Kenya est signataire de la convention de l’Onu sur les réfugiés de 1951, qui stipule qu’on ne peut renvoyer des migrants vers des endroits où leurs vies seraient en danger. Et la situation en Somalie, où les Shebabs sont très puissants et les conditions matérielles très difficiles, est assez rude pour tomber sous le coup de ce texte des Nations unies.