RDC : Les activistes Sénégalais et Burkinabé arrêtés à Goma seront expulsés
Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC), a fini par céder à la forte pression de la communauté internationale, en annonçant mercredi qu’il allait « expulser» les activistes sénégalais et burkinabé, arrêtés ce week-end à Goma.
Porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, s’exprimant à la presse a indiqué que l’expulsion est « la meilleure solution que nous avons trouvée ». Les activités membres des mouvements « Y’en marre » du Sénégal et « Balai citoyen » du Burkina Faso, seront indique le porte parole du gouvernement de la RDC, fichés comme des « personna non grata » en RDC. L’on apprend que mercredi, ils ont reçu une déclaration dans ce sens.
Selon le porte parole du gouvernement, les quatre activités ont retrouvé la liberté, car « le président Joseph Kabila a décidé d’ordonner l’arrêt des poursuites contre les quatre sujets sénégalais et burkinabè », a indiqué Lambert Mende.
Les membres des mouvements « Y ‘en a marre » et « Balai citoyen » ont été arrêtés, au cours d’une rencontre organisée à Kinshasa destinée à sensibiliser la jeunesse sur les questions de gouvernance et de démocratie. Ils ont été interpellés en compagnie des activistes du mouvement congolais Lutte pour le changement (Lucha). Ils étaient accusés par le pouvoir de Kinshasa de s’être livrés à la « préparation d’actes de violence.
Le journaliste congolais de la chaîne locale Antenne A, Eric Izami, a été également arrêté. Il a recouvré la liberté mardi dernier, ainsi qu’une dizaine de membres de la Lucha. Lors de l’arrestation, des journalistes étrangers et un diplomate américain avaient été interpellés, mais rapidement libérés.
Malgré cette libération, le pourvoir congolais détient encore dans les services de l’Agence nationale de renseignements (ANR), les activistes congolais de la Lucha. Ces derniers, « attendront une décision du procureur qui va tomber au plus tard dans 48 heures », a indiqué le porte-parole du gouvernement. Mardi matin, à Goma, dans l’est de la RDC, des jeunes de Lucha, mouvement qui revendique une meilleure gouvernance et le respect de la démocratie, avaient manifesté pour obtenir la libération des militants arrêtés dans la capitale. Sur leur compte twitter, la Lucha promet de « poursuivre des actions pacifiques jusqu’à la libération de Fred Bauma (membre de la Lucha) et de tous les autres militants détenus à Kinshasa ».
D’après le porte-parole du gouvernement congolais, les activistes étrangers préparaient des « actes de violences » dans le pays. Il affirme d’ailleurs que les enquêteurs ont trouvé des « tenues militaires » et une « documentation assez intéressante dans (les) valises » des militants arrêtés, comme un livre intitulé « Le retour des jihadistes ». Il a aussi expliqué que « 100 000 dollars » avaient été trouvés « dans un établissement bancaire de Kinshasa pour payer les différents frais » liés à leurs activités, une « cagnotte » constituée selon lui grâce à « certains pays qui ont pignon sur rue ici ».
Depuis l’arrestation des activistes, Kinshasa n’a cessé de subir des pressions de la communauté internationale. La Mission de l’ONU en RDC (Monusco) a dit avoir contacté les « institutions compétentes pour que les interpellés puissent être libérés ». Macky Sall, le président sénégalais, au cours d’une rencontre à Dakar avec l’Association de la presse étrangère au Sénégal (APES), a affirmé « s’impliquer personnellement » pour obtenir la libération de membres du mouvement citoyen sénégalais « Y en a marre ». Mardi, le gouvernement burkinabé a exigé la libération de son ressortissant Sibiri Ouedraogo Johanni du « Balai Citoyen ».