Gabon : Les 300 milliards de FCFA de biens « mal acquis » d’Omar Bongo
Cinq après la disparition d’Omar Bongo, la fortune de l’ex-président du Gabon est révélée. Selon le journal Libération, Omar Bongo, a accumulé au « bas mot », 300 milliards de FCFA des biens dits « mal acquis » durant son règne. Une fortune qui représente, 10 % du budget du Gabon pour 2015.
L’investigation menée par le média français d’investigation Mediapart, révèle qu’Omar Bongo a réussi à placer sa famille à l’abri du besoin, en s’octroyant des actifs immobiliers et des parts sociales dans des filiales de multinationales telles que la Société d’eau et d’électricité du Gabon (SEEG), filiale de Véolia, et la Banque internationale pour l’industrie et le commerce du Gabon (BICIG), filiale de la BNP. Et, les biens du défunt président du Gabon, sont en attente de partage entre ses 53 héritiers.
Les actifs immobiliers d’Omar Bongo, est essentiellement répartis sur les quatre provinces les plus développées du pays, notamment l’Estuaire, le Haut-Ogooué, l’Ogooué-Maritime et le Woleu-Ntem, apprend-on dans l’investigation de Médiapart. Et, parmi ses biens immobiliers, l’on dénombre des villas, des hôtels de luxe, des appartements ou immeubles. Le tout évalué par un expert de la cour d’appel de Libreville à 238 milliards de FCFA soit (370 millions €). Mediapart précise que les calculs ayant mené à ce montant «ne prennent, par exemple, pas en compte les revenus issus du pétrole (un gisement de cash) ou des actions dans plusieurs multinationales (la rente idéale)».
Et, a ces biens dits « mal acquis », Médiapart, ajoute «tous les biens détenus à Libreville, Franceville et Port-Gentil par le biais de la Socoba, une société dirigée par un gendre d’Omar Bongo et principale bénéficiaire des travaux publics du Gabon. Les actifs immobiliers de la Socoba s’élèvent quant à eux à plus de 24 milliards de francs CFA (40 millions €), d’après le procès-verbal ». Toutes ces estimations ne prennent toujours pas en compte la valeur d’une dizaine d’autres sociétés civiles immobilières qui n’ont pas encore été intégrées à la succession.
Toujours selon Médiapart, le patrimoine d’Omar Bongo, dispose également d’un compte à la BGFI, «créditeur de plus de 2 milliards de FCFA». Ce, sans intégrer plusieurs comptes bancaires logés dans l’hexagone, «la succession Bongo a intégré deux comptes offshore ouverts à la banque Martin Maurel de Monaco, sur lesquels dormaient près de 20 milliards de francs CFA». Ces deux comptes sont actuellement dans le viseur de la justice française qui y voit un probable «blanchiment de détournement de fonds publics».