Togo : L’élection présidentielle fixée au 15 avril 2015
Les togolais, vont se rendre aux urnes le 15 avril 2015, pour élire leur président de la république. La date du 15 avril pour l’élection présidentielle a été fixée par le gouvernement à l’issue du conseil des ministres mardi à Pya (environ 440 km au nord de Lomé).
Les candidats à l’élection présidentielle devront verser une caution de 20 millions de FCFA. Et, pour la campagne électorale, le décret du conseil fixe à 600 millions de FCFA le montant total du financement public de la campagne pour l’élection présidentielle du 15 avril 2015 et précise les conditions ainsi que les modalités de sa répartition.
Faure Gnassimgbé, président actuel du Togo, au pouvoir depuis 10 ans, a encore la possibilité de déposer sa candidature pour briquer un autre mandat, de 5 ans. Car, depuis 2002 la limitation des mandats a été supprimée. D’ailleurs, le mercredi 25 février 2015, il a été désigné candidat officiel à un troisième mandat lors de la réunion de son parti de l’Union pour la République (Unir) au pouvoir.
Mais, la reconduction de Faure Gnassingbé comme candidat de l’Unir à la présidentielle, reste très critiquée par l’opposition togolaise et la société civile. Les principaux partis de l’opposition ont tenté ces derniers mois de contrecarrer une troisième candidature de Faure Gnassingbé. Sans succès. Le Parlement, où le parti au pouvoir est majoritaire, avait rejeté en juin 2014, un premier projet de loi de réformes politiques visant à limiter le nombre de mandats présidentiels. Un autre texte a été introduit mais n’a pu être voté, en raison de blocages dans les discussions depuis quelques semaines au Parlement.
En novembre et décembre 2014, l’opposition et la société civile ont tenu des manifestations à Lomé, avec la participation des milliers de personnes dans la rue pour exiger des réformes politiques instaurant la limitation des mandats présidentiels. Sans obtenir gain de cause. « Nous allons toujours maintenir la pression sur le régime (…). Si nous sommes contraints d’aller aux élections sans les réformes, nous mobiliserons les populations à voter pour moi », a déclaré l’opposant Jean-Pierre Fabre, chef de l’opposition.
Jean-Pierre Fabre est dans la course de la présidentielle tout comme les opposants Kofi Yamgnane, un Franco-Togolais ayant été secrétaire d’Etat du président français François Mitterrand, ainsi qu’Alberto Olympio, homme d’affaires et petit-neveu du premier président togolais Sylvanus Olympio, assassiné lors d’un coup d’Etat en 1963.
Pour les observateurs, l’opposition togolaise ne peut avoir une chance à l’élection présidentielle que si elle cesse d’être divisée. Car, le pouvoir politique reste solidement soutenu par l’armée et les forces de sécurité.
Porté au pouvoir par l’armée à la mort de son père le général Gnassingbé Eyadéma qui a gouverné le Togo d’une main de fer pendant 38 ans, Faure Gnassingbé a remporté en 2005 et 2010 les scrutins présidentiels dont les résultats avaient été contestés par l’opposition.