Niger : Début du procès dans l’affaire de trafic de bébés
Le procès de l’ancien président du Parlement du Niger Hama Amadou dans une affaire de trafic international de bébés a débuté vendredi. Il aura lieu par contumace étant donné que cet ancien opposant au président Mahamadou Issoufou se trouve en exil en France.
L’ancien président de l’assemblée nationale est poursuivi par la justice nigérienne avec une vingtaine d’autres personnes, dont son épouse, qui a obtenu une liberté provisoire après six mois de détention. Les prévenus sont notamment accusés de « supposition d’enfant », un délit consistant à attribuer la maternité d’un enfant à une femme qui ne l’a pas mis au monde. Ils sont passibles de deux à huit ans de prison.
Après une enquête menée au Nigéria, au Niger et au Bénin, où ce trafic s’étendait, le tribunal correctionnel de Niamey affirme disposer d’indices prouvant que les « infractions sont établies ».Les bébés mis au monde dans des cliniques privées au Nigéria par des mères anonymes, transitaient par le Bénin avant d’être emmenés au Niger où se trouvaient leurs « acquéreurs finaux ». Le réseau mis en cause implique des femmes ou leurs époux qui n’arrivent pas à avoir d’enfants et qui ont recours aux trafiquants.
Avec des prévenus issus des milieux politiques, économiques ou militaires nigériens, cette affaire retentissante a éclaté en juin dernier. La société civile affirme avoir mené une procédure d’instruction normale, ce qui n’a pas empêché l’affaire de prendre rapidement une tournure politique.
Après avoir aidé Mamadou Issoufou à accéder à la présidence de la république en avril 2011, Hama Amadou est passé en août 2013 dans l’opposition .Il est considéré avant cette affaire de trafic de bébés, comme le principal adversaire du chef de l’Etat pour l’élection présidentielle de 2016.