Afrique du Sud : 1,2 milliard de dollars contre le chômage
« Nous sommes heureux d’annoncer la mise en place d’un fonds pour l’emploi de 9 milliards de rands sur les trois prochaines années pour financer les créations d’emplois », des propos qu’a tenu, jeudi dernier, le président sud-africain, Jacob Zuma, à l’occasion de son discours sur l’Etat de la Nation. Cette ligne budgétaire de 1,2 milliard de dollars américains mènera la fronde contre le chômage, qui reste un des grands défis de l’Afrique du Sud. Aussi, le président sud-africain s’est engagé à créer 5 millions de postes dans la décennie, ce qui pourra abaisser le taux du chômage à 15 %. Pour lui prêter main forte dans cette lutte, il pourra compter sur le secteur privé et sur le Groupement pour le Développement Industriel, lequel va investir 10 milliards de rands (1,3 milliard de dollars américains) pour booster l’économie du pays.
Selon des statistiques officielles, le chômage est tombé à 24 % de la population active au dernier trimestre 2010, décrivant une amélioration de 1,3 % par rapport au troisième trimestre de la même année. Bien que cela constitue un mieux, ce constat est biaisé, cette chute étant due à des désinscriptions des chômeurs lassés par une recherche d’emploi relativement prolongée. Si cette population était prise en compte, le chômage concernerait plus de 40 % des sud-africains actifs, d’après certaines analyses.
En entretenant un taux de chômage aussi élevé contrastant avec une forte croissance, laquelle lui vaut le statut de pays émergent, l’Afrique du Sud demeure un véritable paradoxe économique. En plus, les noirs étant, faute de compétences (diplômes), les plus touchés par l’inactivité, cette situation d’inégalité sociale attise la criminalité.