Gabon : Plainte de l’opposition contre le président Ali Bongo
Après les révélations polémiques faites par le journaliste français Pierre Péan dans son dernier ouvrage, « Nouvelles affaires africaines », l’opposition gabonaise a décidé jeudi de porter plainte contre le président Ali Bongo, qu’elle accuse d’avoir falsifié sa date de naissance.
L’initiative a donné lieu à une manifestation au cours de laquelle les opposants se sont rendus en cortège au palais de la justice de Libreville. Du moins, telle était leur intention. Seulement, les forces de l’ordre sont intervenues, dispersant à coups de gaz lacrymogène les manifestants parmi lesquels se trouvaient des leaders d’opposition tels que l’ancien secrétaire général de l’UA, Jean Ping, et l’ex-premier ministre Jean Eyéghé Ndong. Finalement, c’est une partie du cortège qui a été autorisée à se rendre au tribunal pour déposer la plainte de l’opposition contre Ali Bongo.
Selon l’opposition, l’acte de naissance du chef de l’Etat gabonais est un faux, et présente des incohérences. Une accusation calquée sur les propos tenus par le journaliste d’investigation français Pierre Péan dans son dernier livre sur le pouvoir gabonais, intitulé « Nouvelles affaires africaines : Mensonges et pillages au Gabon». L’ouvrage, publié fin octobre, a fait l’effet d’une bombe au Gabon. Pierre Péan y accuse notamment le président Ali Bongo d’avoir falsifié certains de ses documents, en l’occurrence son acte de naissance et ses diplômes. De même, le journaliste français soupçonne Ali Bongo de ne pas être le fils biologique de son père Omar Bongo auquel il a succédé en 2009, mais d’avoir été adopté au Nigéria pendant la guerre du Biafra à la fin des années 1960.
En début de semaine, l’Etat gabonais a porté plainte contre l’auteur français, qualifiant ses propos de «gravement diffamatoires » et motivés en définitive par une « profonde malveillance ».