Mali : Intégrer la justice dans tout accord de paix
Pour une avancée positive dans le processus de paix et de réconciliation au Mali, le volet justice doit être pris en compte par l’accord, fruit des pourparlers maliens d’Alger.
En effet, après une crise du genre qu’a connue le Mali, la justice est un instrument clé dans la restauration des droits des victimes et de leurs familles, ainsi qu’une prévention contre les abus futurs pouvant saboter la paix.
Ainsi, selon Human Rights Watch, les pourparlers de paix du Mali doivent-ils réussir là où les accords précédents ont échoué en traduisant en justice les responsables des atrocités. Autrement dit, le droit international encourage le pays à accorder une amnistie ou un pardon généralisé aux combattants capturés et aux autres individus arrêtés pour avoir participé au conflit, à condition qu’ils n’aient pas commis de crimes de guerre et d’autres abus graves.
Or, par rapport à la question des crimes internationaux, il faut souligner que la mise en application des dispositions qui s’y réfèrent n’a pas été respectée par l’Etat malien ,selon les observations de Human Rights et de bien d’autres organisations reconnues en matière de lutte pour le respect des droits de l’Homme et des libertés.A titre d’exemple, plusieurs dizaines de présumés auteurs de crimes graves, arrêtés dans le cadre du conflit armé de 2012-2013, ont été libérés sans qu’il y ait eu une mise en œuvre de la justice.
En confirmation de cette carence d’équité, pas plus tard que lundi, le Syndicat libre de la magistrature (Sylima) a dénoncé l’attitude du ministre de la Justice et a appelé les magistrats à barrer la route à ses dérives.
Selon un observateur averti dans la crise que vit le Mali « il est donc plus que nécessaire que les différentes parties en négociation à Alger insèrent dans l’accord final des dispositions suffisantes par rapport à la question de la justice en vue de favoriser la réconciliation nationale et, partant, la paix et la prospérité au Mali ».