Guinée : Angoisse des agriculteurs
L’effondrement des filières agricoles, lié à l’épidémie de la fièvre Ebola, suscite le désarroi au milieu des producteurs. Principale source de moyens d’existence des populations locales et base de l’économie de la région forestière, l’agriculture en Guinée(Conakry) subit les affres d’Ebola depuis son déclenchement en décembre 2013.
De source locale, les acquis économiques et sociaux nationaux sont actuellement sous pression.En effet, plus 60.000 tonnes de pomme de terre (20 à 30 millions de dollars) et plusieurs autres milliers de tonnes de fruits et légumes (choux, carotte, tomate, aubergine, etc.), réalisées chaque année ne pourront plus se faire tant que le virus persiste et qu’aucun remède n’est trouvé.
Pire, la dynamique de cette production, auparavant utile à l’épanouissement des populations, constitue de plus en plus une source de pauvreté. Le travail des acteurs du milieu est freiné par la propagation du virus, surtout par les dispositions arrêtées au niveau national par les autorités du pays. Plusieurs autres producteurs de la zone ouest-africaine sont frappés par Ebola et se trouvent dans l’impossibilité de s’assurer des revenus substantiels, un meilleur accès à la santé et à l’éducation de leurs enfants, une réelle autonomisation économique des femmes.
A ce jour, écrit un journal local, le cycle de la production est perturbé.Il y a de grosses récoltes qui sont entassées dans les magasins non vendues, de vastes champs en maturité qui ne peuvent être récoltés faute d’espaces de stockage, des pertes post-récoltes de 40 à 50%, et des prix de vente en-dessous des seuils de recouvrement des charges
Ebola sème la panique à tous les niveaux et entrave l’élan de développent aussi bien en Guinée que dans les autres Etats touchés par ce fléau.