Côte d’Ivoire : Début des auditions de la Commission dialogue vérité et réconciliation
Faire la promotion du vivre ensemble et d’une société qui rejette la violence, la vengeance et l’impunité. Telle est en substance la mission de la Commission dialogue vérité et réconciliation (CDVR) dont les premières audiences publiques ont été lancées lundi à Abidjan.
Trois ans après la fin des violences survenues au lendemain de la crise post-électorale, qui ont coûté la vie à 3000 personnes, entre 2000 et 2011, la Côte d’Ivoire recourt à son tour à une justice transitionnelle pour exorciser ses démons, parachever la construction de la nation ivoirienne et aborder son avenir avec plus de sérénité.
Deux mois durant, 130 personnes venues des quatre coins du pays témoigneront en public sur les exactions dont elles ont été victimes durant cette crise politico-militaire et désigneront leurs bourreaux.
Quelques bureaux viendront répondre de leurs actes et se repentir devant leurs victimes avant de se réconcilier avec ces dernières. Comme cela s’est passé dans d’autres pays africains, à l’instar de l’Afrique du Sud et sa fameuse Commission de la vérité et de la réconciliation (CVR), du Rwanda (Commission nationale pour l’unité et la réconciliation, CNUR) ou encore du Burundi (Commission vérité réconciliation, CVR).
Présidée par Charles Konan Banny, ancien Premier ministre issu de l’opposition sous Laurent Gbagbo, la Commission dialogue vérité et réconciliation ne fait toutefois pas l’unanimité.
Bien qu’elle ait été créée pour œuvrer dans un esprit de réconciliation nationale, cette institution on ne peut plus spéciale doit encore convaincre de nombreux détracteurs qui ne croient pas à son indépendance. Ces derniers font remarquer qu’elle est dirigée par un acteur de la crise ivoirienne en la personne de Konan Banny qui se trouve donc être à la fois juge et partie; outre les conditions dans lesquelles elle fonctionne qui laissent à désirer.