Le Tchad ne peut être partie civile au procès de Hissène Habré
La demande du Tchad pour se constituer en partie civile au procès de l’ex-président tchadien Hissène Habré, jugé pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, a été rejetée mercredi par le tribunal spécial chargé de ce procès. Dans un communiqué, le tribunal spécial a déclaré cette requête « irrecevable », car « le crime de pillage n’était visé ni dans le réquisitoire introductif, ni dans l’inculpation de M. Habré ».
L’Etat tchadien a formulé sa demande en février dernier, mais celle-ci a été rejetée en première instance en mai dernier, avant d’être récemment confirmée . En déposant leur demande de constitution de partie civile, les autorités tchadiennes voulaient ouvrir un volet économique dans l’affaire. Elles estimaient en effet que l’ex-président avait causé un préjudice financier au Tchad, lors de son passage au pouvoir entre 1982 et 1990.
Me Assane Ndioma Ndiaye, membre du collectif des avocats des victimes du régime de M. Habré, s’est réjoui de la décision du tribunal. Selon lui, « ces victimes sont les seules parties civiles statutaires dans ce procès et cela garantit un procès équitable ».
Hissène Habré est arrivé au pouvoir en 1982, après avoir renversé par coup d’Etat le président Goukouni Oueddei. En 1990, il est renversé à son tour par le président actuel Idriss Déby, puis s’exile au Sénégal. Il a été arrêté le 30 juin 2013 à Dakar, et inculpé de crimes de guerre et crimes contre l’humanité par les Chambres Africaines Extraordinaires, tribunal spécial créé pour la circonstance.
Lors de son inculpation en juillet 2013, plus d’un millier de personnes, se disant victimes de son régime, se sont constituées parties civiles dans le procès.