Djibouti : Carrefour d’influences occidentale et asiatique
Loin de faire de Djibouti un territoire privilégié, la position centrale du pays est de nature à lui créer des ennuis, avec les attentats d’une part et les puissances occidentales qui se déchirent pour y avoir une présence militaire d’autre part.
Le régime du président Omar Guelleh, au pouvoir depuis 1999, est de plus en plus contesté. Au cours de ces derniers mois plusieurs arrestations de personnalités ont été effectuées. Mais ce qui inquiète le plus est la position géopolitique dont jouit Djibouti.
A cheval entre la Somalie des shebab, l’Erythrée en déliquescence et l’Ethiopie à peine sortie d’une longue instabilité politique, Djibouti qui fait face au Yémen islamiste ne peut qu’inquiéter les observateurs internationaux. Le 24 mai dernier un attentat visant des ressortissants occidentaux, pour la plupart militaires en mission européenne contre la piraterie maritime, a été revendiqué par les shebab somaliens. Cette attaque, selon le chef des shebab, était une sommation pour Djibouti qui fournit près d’un millier de soldats à l’Amisom déployée en Somalie depuis l’année 2007.
Au-delà de cette pression shebab, le pays est confronté aujourd’hui à une lutte d’influence des puissances occidentales. La seule base militaire américaine sur le continent noir y est installée. Elle compte plusieurs milliers d’hommes et combat principalement les groupes armés islamistes au Yémen et en Somalie.
Quant à l’armée japonaise elle y a déployé 700 soldats dans le cadre de la même mission visant à lutter contre les terroristes. Alors que la base pour les opérations militaires internationales se trouve aussi à Djibouti, la Chine et la Russie négocient le déploiement prochain de leurs armées sur ce territoire.
Nul doute que Djibouti soit actuellement un terrain stratégique dans la lutte contre les islamistes et la piraterie maritime, mais avec la tension qui ne cesse d’augmenter dans le monde, ces puissances se positionnent pour une guerre d’intérêts beaucoup plus importante.