Présidentielles en Centrafrique : Bozizé a gagné !
Un deuxième tour lors du scrutin présidentiel en Centrafrique, ce ne sera pas nécessaire. Selon les résultats provisoires communiqués par la Commission Électorale Indépendante (CEI) dans la soirée du mardi dernier, le président sortant, François Bozizé, l’a emporté haut la main avec 66,08 % des suffrages, soit 607 184 voix en sa faveur. A sa suite, seul l’ancien président, Ange-Félix Patassé, déchu par l’actuel chef d’État lors d’un putsch en 2003, a semblé exister avec 20,1 % (184 716 voix). Les trois autres candidats sont très loin derrière : l’ex-chef du gouvernement, Martin Ziguélé, n’a pu réunir que 6,46 % des suffrages (59 370 voix), suivi d’Emile Nakombo avec 4,64 % (42 591 voix) et de Jean-Jacques Demafouth avec 2, 72 % (24 490 voix). Tout cela pour une participation de 54,01% (986 030 sur les 1 825 735 électeurs centrafricains).
Bien que ces résultats doivent encore être validés dans les quinze jours par le Conseil Constitutionnel avant d’être considérés comme définitifs, un tel écart entre le pouvoir et l’opposition a provoqué les contestations de celle-ci, dénonçant des fraudes massives. D’ailleurs, M. Ziguélé a affirmé qu’il introduirait « un recours » auprès de cette institution, même si, selon lui, celle-ci « va valider les résultats ». D’autres ne comptent même pas sur la justice centrafricaine. C’est le cas de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP), un mouvement de rébellion du nord de la République Centrafricaine, qui, déçu par le scrutin, compte reprendre les armes, selon les déclarations de Joachim Konaté, un de ses représentants, à l’AFP.
La route qui a mené aux présidentielles a été des plus périlleuses. Initialement prévues pour Avril 2009, elles ont été reportées deux fois. Aujourd’hui, l’issue de ce processus ne convient pas à tous les protagonistes. Espérons seulement que la Centrafrique ne retournera pas à la case de départ, constamment déstabilisée par divers groupes rebelles.