Côte d’Ivoire : Audiovisuel et liberté d’expression
Face aux accusations portées contre la ministre ivoirienne de la Communication par Reporters sans Frontières (RSF) dans l’affaire « Devoir de vérité » et « Devoir de vérité actu», Abidjan défend l’idée de l’équilibre nécessaire au bon traitement de l’information.
En rappel, il y a quelque temps, « Devoir de vérité » et « Devoir de vérité actu» sont deux émissions diffusées sur une chaîne béninoise .Suite à une correspondance adressée par la ministre à son collègue béninois, celles-ci ont été suspendues, créant ainsi une indignation des défenseurs de la liberté d’expression, notamment RSF.
Selon cette ONG, la décision est infondée si l’on se réfère aux droits rattachés à la liberté, surtout lorsqu’ils relèvent de la juridiction d’un Etat tiers.
Du côté des autorités ivoiriennes, l’on défend l’idée d’une non-ingérence puisqu’il s’agit de veiller à ne pas entraver le processus de réconciliation nationale.Autrement dit, le contexte actuel du pays nécessite, selon celles-ci, que soit mise en œuvre une stratégie de communication plus conciliante.
En effet, la crise postélectorale a laissé des séquelles qui, jusqu’à ce jour, sont difficiles à effacer. Elles le sont encore plus lorsqu’elles touchent les principaux protagonistes du conflit politico-militaire qui prit place en septembre 2002.
Même si Abidjan estime être dans son droit d’interdire la diffusion d’émissions qui divisent, il est important de souligner qu’une telle pratique est contraire aux valeurs d’un Etat de droit qui plus est démocratique.
Alors que l’Audiovisuel traverse une crise éthique profonde, le secteur halieutique ivoirien bénéficie d’un financement de la Banque Africaine de Développement pour accroître sa production, en vue de lui permettre de se développer dans ce domaine.