Rwanda : HRW accusée de faire l’apologie des groupes terroristes.
Depuis quelques jours, Human Rights Watch (HRW) est en froid avec le gouvernement rwandais qui accuse cette ONG américaine de faire la propagande des groupes terroristes.
Dans un document publié lundi par la presse rwandaise, le ministère rwandais de la Justice soupçonne Human Rights Watch d’être devenu le « porte-voix de groupes terroristes », et de mener une « campagne de propagande » contre le Rwanda. Par conséquent, le ministère menace de rompre le protocole d’entente qui lie annuellement HRW à Kigali, en vertu duquel sont définies les activités de HRW au Rwanda, et exige notamment que cette ONG reçoive l’approbation du gouvernement avant toute publication d’informations sur le Rwanda.
Or, estime le ministère de la Justice, les publications et activités de HRW font délibérément l’apologie des groupes terroristes criminels, en l’occurrence les FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda) qui combattent activement le pouvoir en place, avec pour objectif de le renverser. Les FDLR faut-il le rappeler, sont un groupe armé basé en RDC, et formé de rebelles hutu rwandais. Accusées d’avoir activement participé au génocide de 1994, elles ont toujours été considérées comme une menace pour le régime du président rwandais Paul Kagamé.
Il est également reproché à Human Rights Watch de mettre en cause l’indépendance du système judiciaire rwandais. L’ONG avait notamment dénoncé de nombreuses disparitions forcées au Rwanda, ce que le gouvernement avait catégoriquement niées.
En réaction à toutes ces accusations, HRW s’est déclarée « profondément préoccupée », en reprochant aux autorités rwandaises d’avoir « grossièrement déformé son travail », et « dénigré son personnel ». L’ONG a assuré être totalement indépendante de tout groupe armé. Selon son directeur en Afrique, HRW a toujours fait preuve d’objectivité dans tous les pays, sans exception, après avoir décidé de maintenir toutes ses publications sur le Rwanda.