Togo : Un facilitateur pour le dialogue politique
Au Togo, le dialogue sur les réformes constitutionnelles et institutionnelles, entamé le 19 mai, puis rapidement suspendu pendant trois jours, a repris lundi dernier, avec une nouvelle donne : la présence d’un facilitateur pour conduire les échanges entre les différentes formations politiques représentées à l’assemblée nationale.
Vivement réclamé par l’Alliance nationale pour le changement (ANC), mais rejeté d’entrée de jeu du débat par l’Union pour la République (UNIR), le parti au pouvoir, le recours à un facilitateur du dialogue a été finalement adopté. Ce rôle est confié à Monseigneur Nicodème Barrigah, évêque du Conseil épiscopal togolais et ancien président de la Commission « Vérité, Justice et Réconciliation ».
Sa mission consiste à aider les protagonistes du débat politique togolais à trouver un consensus sur les douze points cruciaux constituant l’ordre du jour des travaux du dialogue en vue de la mise en œuvre des réformes constitutionnelles et institutionnelles. Ceux-ci incluent, entre autres, le type de régime présidentiel à mettre en place au Togo, les prérogatives du chef du gouvernement, le mode des scrutins présidentiel et législatif.
Les débats du lundi se sont focalisés sur la question du régime politique, un point qui ne fait pas l’unanimité au sein de la classe politique togolaise. Mais, à peine le facilitateur a-t-il entamé sa première journée de mission que celle-ci a été perturbée, durant toute la matinée, par l’entrée inattendue de deux membres de partis politiques non concernés, et non représentés à l’assemblée nationale. Il s’agit du coordonnateur du Collectif Sauvons le Togo (CST), Me Zeus Ajavon, et de son adjoint, Wolou Komi. Cette présence a quelque peu envenimé les discussions, avant que les deux hommes ne quittent les locaux vers midi.
Néanmoins, cela permet de s’interroger sur les critères de sélection des participants à ce processus, qui toutefois, est louable. Les travaux devraient prendre fin le 31 mai courant.