Sierra Léone : Téléphone contre sexe.
Comme une épidémie, le phénomène consistant à échanger « sexe contre téléphone » prend de plus en plus d’ampleur en Sierra Léone.
De sources concordantes, les jeunes filles de ce pays s’exposent à de nombreux risques sexuels pour se procurer un téléphone portable, symbole de notoriété dans la société. Cette pratique accroît le taux des grossesses indésirables et des maladies sexuellement transmissibles. Autrement dit, elle ajoute à la misère de ce pays en proie à la famine, l’instabilité politique et les soulèvements sociaux.
A titre d’exemple, l’Indicateur de Développement Humain (IDH) indiquait en 2007 que la Sierra Leone était parmi les trois pays les moins développés au monde, avec le plus faible PIB/habitant du monde (330 dollars par an et par habitant). En 2011, son IDH est encore plus faible et s’établit désormais à 0,336.
Mais le nombre de pays recensés par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) ayant augmenté, le pays se classe désormais 180e rang sur 187. Cette remontée dans le classement ne traduit hélas pas une amélioration de la situation sanitaire et sociale dans le pays, car si l’on tient compte des inégalités, la Sierra Leone continue à occuper en 2011 la troisième place parmi les pays dont l’IDH (ajusté aux inégalités) est le plus bas au monde.
Faiblement doté d’infrastructures éducatives, cet Etat connaît une forte analphabétisation, ce qui explique les activités malsaines auxquelles s’adonnent la population, et surtout la jeunesse sierra-léonaise.
Ce phénomène de « téléphone contre sexe » n’est pas prêt de s’arrêter parce qu’il est encouragé par les familles, notamment les mères qui incitent au quotidien leurs filles à « sortir et à trouver quelque chose » .Une expression traduisant bien qu’il faut ramener de quoi à vivre pour la famille.