IAM: fer de lance de la diplomatie économique marocaine en Afrique
Maroc Telecom a tenu ce mardi 22 avril son assemblée générale des actionnaires, confirmant la bonne tenue de sa rentabilité. L’opérateur historique marocain est en phase de changement d’actionnariat, et est devenu le véritable fer de lance de la diplomatie économique marocaine en Afrique, en faisant de sa stratégie de développement sur le Continent un relais de croissance durable et un solide vecteur du partenariat sud-sud prôné par le Maroc.
Actuellement, Vivendi s’apprête à passer la main à la suite de l’accord de cession, au profit de l’émirati Etisalat, des 53% du capital que le groupe français détient dans l’opérateur marocain. Le montant conséquent de 4,2 milliards d’euros versé par Etisalat dans cette cession, s’explique largement par les réussites successives de Maroc Telecom au cours des douze dernières années. Car, après une rapide progression au Maroc grâce à un environnement géoéconomique incitatif et une gestion rigoureuse sous la houlette du top management du groupe, assuré par Abdeslam Ahizoune, Maroc Telecom est allé transformer l’essai ailleurs en Afrique.
En l’espace d’une décennie, l’entreprise marocaine s’est ainsi implantée en Mauritanie, au Mali, au Gabon et au Burkina Faso. Tout aussi rapidement, elle a réussi non seulement à renflouer de manière spectaculaire les opérateurs télécom locaux, mais aussi à réduire de manière significative la fracture numérique dans ces pays. Dans l’ensemble de ces Etats subsahariens où Maroc Telecom compte aujourd’hui 17 millions de clients, le paysage des télécommunications et des technologies numériques, a considérablement progressé. En 2013, les filiales africaines ont représenté 27% du chiffre d’affaires du groupe, qui continue son développement sur le Continent en ciblant de nouvelles acquisitions ou des rachats d’opérateurs privés, aussi bien dans des pays francophones qu’anglophones.
Cette forte présence de Maroc Telecom en Afrique n’est pas un cas isolé. Elle s’inscrit au contraire dans un déploiement volontariste et continu des entreprises marocaines sur le Continent, particulièrement dans les pays d’Afrique subsaharienne et d’Afrique de l’Ouest. Dans le secteur bancaire, Attijari Wafabank, la 1ère institution bancaire au Sénégal, est aujourd’hui présente dans 12 pays (4 en Afrique du Nord, 5 en Afrique de l’Ouest et 3 en Afrique centrale). De son côté, la Banque Centrale Populaire a acquis 7 banques en 2012 après un accord avec l’ivoirien Atlantic Financial Group, alors que la BMCE Bank se développe à travers diverses participations directes, en plus de sa participation dans Bank Of Africa (BOA).
Quant à SAHAM Groupe, il a résolument accéléré son développement sur le continent, où il est présent dans 13 pays, notamment dans le secteur des assurances. De surcroît, ce groupe n’opère pas seulement dans les pays francophones traditionnellement partenaires du Maroc, mais aussi en Angola, au Kenya, au Rwanda. Dans le secteur minier, l’opérateur Managem est, pour sa part, présent dans 6 pays à travers des concessions d’or, de cobalt, de cuivre… Aussi, la présence accrue d’entreprises marocaines dans autant de pays africains et dans des secteurs aussi diversifiés, illustre parfaitement le choix stratégique du Maroc d’intensifier le co-développement sur le Continent en donnant au partenariat sud-sud un contenu palpable.