Burkina Faso : le parti au pouvoir veut faire peau neuve
Sur l’initiative du parti au pouvoir burkinabé, une quarantaine de formations politiques mineures se sont enrôlées dans la toute nouvelle plateforme appelée « Front républicain ». Le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), récemment abandonné par un bon nombre de ses responsables, est vraisemblablement en train de tenter de se relever.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les temps ne sont pas faciles pour le CDP. Après les 75 défections qu’il a essuyées au début du mois, la formation politique au pouvoir a dû faire face à une journée de protestation organisée samedi dernier par l’opposition.
Il fallait donc une réponse musclée à toute cette adversité. Ainsi, le CDP a créé jeudi à Ouagadougou le Front républicain. C’est ce que le secrétaire exécutif national du parti, Assimi Kouanda, a qualifié d’« outil de partenariat politique et de collaboration ». Et de préciser que cette plateforme vise « le renforcement de la démocratie, la défense des principes républicains et la préservation de la paix sociale ».
Dans les quarante membres du Front républicain, on peut retrouver le Rassemblement des Ecologistes du Burkina Faso (RDEBF) et l’Union Nationale pour la Démocratie et le Développement (UNDD), qui s’affilient à l’opposition « réformiste ». Une appartenance assez douteuse tant leur alignement se confond avec celui du CDP. Pour preuve, aucun d’entre ces partis n’est contre la révision de l’article 37, sujet pour lequel les formations liées au bureau du Chef de file de l’opposition (CFOP), Zéphirin Diabré, ne sont pas du tout prêtes à transiger.
D’entrée de jeu, le Front républicain aura certainement à se frotter à d’anciens ténors du CDP, qui viennent de basculer dans l’opposition. En effet, Roch Marc Christian Kaboré, Simon Compaoré et Salif Diallo ont prévu de lancer ce samedi un nouveau parti politique.