Soudan du Sud : Le sommet de Juba n’aura pas lieu
Le sommet de l’instance régionale médiatrice dans la crise sud-soudanaise qui devrait se tenir jeudi 23 janvier dans la capitale Juba a été annulé. Et pour cause, les autorités ont avancé le fait que les questions relatives aux conditions d’un cessez-le-feu, qui étaient à l’ordre du jour dans ce sommet, seront finalement débattues lors du prochain sommet de l’Union Africaine à Addis Abeba, la fin de ce mois. Mais officieusement, des sources diplomatiques soulignent plutôt la crainte des médiateurs qui redoutent que le mécontentement grandissant au sein même de l’IGAD (l’Autorité intergouvernementale pour le développement) mette le sommet en péril.
Effectivement, certains pays de la sous-région ne cachent pas leur préoccupation. C’est le cas de l’Ethiopie qui regrette l’engagement militaire de l’Ouganda et le risque de transformer le confit sud-soudanais en une mini-crise sous régionale.Mais surtout, les relations conflictuelles entre le Soudan et l’Ouganda n’arrangent non plus les choses. Khartoum, qui ne supporte pas l’intervention ougandaise chez son voisin du Sud, voulait que cette question soit discutée, mais les autorités de Juba ne veulent pas entendre les choses de cette oreille.
Par ailleurs, les deux documents qui devraient être examinés à ce sommet ne faisaient pas l’accord entre les belligérants. L’un prévoit la fin des hostilités et l’autre la libération de onze responsables politiques, alliés de l’ex vice-président Riek Machar, emprisonnés depuis le début du conflit. Cette libération est l’un des points de blocage depuis le début des pourparlers et risquait de passer sous silence.
Cependant, l’Union Africaine insiste sur l’urgence pour les belligérants de trouver un accord en vue de mettre fin aux combats. De leur côté, le Kenya et le Rwanda ont réitéré leur soutien aux efforts de médiation en cours destinée à rétablir la paix au Soudan du Sud.