Fermeture du Tribunal Spécial pour la Sierra Leone
C’était à l’occasion d’une cérémonie de fermeture lundi à Freetown que le Tribunal Spécial des Nations Unies pour la Sierra Leone (TSSL) a cédé ses locaux au gouvernement. Par ce geste, cette juridiction internationale tire sa révérence. Le TSSL peut fermer ses portes avec le sentiment du devoir accompli. Selon sa greffière Binta Mansaray, c’est la première juridiction internationale à avoir réussi sa mission sur les 50 dernières années.
Pour rappel, le TSSL avait été mis en place en juillet 2002 conjointement par le gouvernement en place et l’ONU. Ayant la particularité de mêler le droit international au droit local contrairement à d’autres tribunaux internationaux, le mandat de cette instance consistait à juger les responsables des exactions commises pendant les 11 années de guerre civile (1991 – 2002) dans cet Etat ouest-africain.
Parmi les accusés figurait l’ancien président libérien Charles Taylor. Il a été condamné à 50 ans de prison pour son appui au Front Révolutionnaire Uni (RUF), un groupe rebelle sierra-léonais qui a terrorisé la population pendant de longues années. Il leur fournissait de l’équipement militaire en échange de diamants. Ce qui a été considéré par le TSSL comme crime contre l’humanité. Actuellement, l’ancien dirigeant libérien purge sa peine en Grande-Bretagne. En tout, le TSSL a inculpé 13 personnes.
Ce tribunal ne fermera complètement ses portes que dans les prochaines semaines. C’est la raison pour laquelle une partie de son personnel va rester sur place. Toutefois, la juridiction a déjà laissé une clé symbolique aux autorités sierra-léonaises. Celles-ci ont une idée bien claire de ce à quoi seront destinés les locaux du TSSL. Le palais de justice et ses annexes vont désormais abriter la Cour Suprême du pays.