Niger : Des doutes sur la libération des otages français
Entre concessions d’Areva dans ses négociations avec le gouvernement nigérien, paiement d’une rançon et garantie d’une impunité au chef du groupe islamiste armé Ansar Dine, les rumeurs vont bon train sur la contrepartie cédée par la France contre la libération de ses otages. Les quatre hommes enlevés à Arlit le 16 septembre 2010 et détenus pendant plus de trois ans par AQMI sont arrivés mercredi en France.
Le grand artisan de cette libération est , ancien ministre nigérien et figure touareg. L’hypothèse de concessions d’Areva est renforcée par le fait que l’homme est président du Conseil d’administration d’Imouraren SA, une filiale d’Areva dans le pays sahélien. Areva, qui doit renouveler son accord pluriannuel avec le Niger qui arrive à échéance à la fin de l’année, dément une quelconque concession financière.
Selon une source touareg proche du dossier, la contrepartie accordée a été la garantie d’une impunité pour Iyad Ag Ghaly, le chef du groupe islamiste armé Ansar Dine (Défenseurs de l’Islam), et de plusieurs autres de ses proches. Le chef touareg, extrêmement discret depuis le début en janvier de l’intervention française contre les islamistes au Mali, fait l’objet d’un des mandats d’arrêt émis par le parquet de Bamako pour les atrocités commises par son groupe alors qu’il occupait le nord du pays.
Mais la thèse la plus récurrente est celle d’une compensation financière tournant entre 20 et 25 millions d’euros qui auraient été versés aux ravisseurs en échange de la libération des otages. Les autorités françaises nient en bloc avoir versé une quelconque rançon aux ravisseurs. Mais la précision du ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius selon laquelle il n’y avait pas eu d’argent « public » versé, suscite des doutes.