Guinée Bissau : La justice en grève
La justice Bissau-guinéenne est absente pour quelques jours et pourrait prolonger sa vacance si la situation ne s’améliore pas. En effet, les deux syndicats représentant ceux qui sont sensés tenir la justice ont lancé un mot d’ordre de grève de 3 jours, exigeant des hausses de salaires et des meilleurs conditions de travail. Les magistrats, les greffiers, les secrétaires et les interprètes de la cours sont donc en grève et déplorent le peu de moyens mis à leur disposition pour assurer la justice à travers le pays. Sur la liste des revendications, les grévistes demandent la réouverture des tribunaux de Tombali et Quinara, le paiement des arriérés des primes, la mise en disponibilité de véhicules de service, l’achat de matériel de bureau ainsi que l’adoption d’une nouvelle grille salariale pour les magistrats. Selon un des responsables syndicaliste, le mot d’ordre a été respecté à près de 80% et devrait aller encore plus loin. Pour l’exécutif, cette grève n’est pas légitime et devrait prendre fin dans les meilleurs délais. D’après un cadre du ministère de la justice, ce mouvement de grève n’est pas sérieux d’autant plus que la plus part des revendications figurant sur la liste avait déjà été satisfaites. L’année dernière également, des responsables syndicaux avaient lancé durant la même période, une grève de 30 jours renouvelable, si le gouvernement ne prenait pas en considération leurs revendications. La grève des magistrats survient alors que celle des enseignants des écoles primaire et secondaire a aussi été lancée il y a peu.
Ceux-ci demandent également des paiements d’arriérés de salaire, avant de reprendre le cours normal de leur travail. La Guinée Bissau traverse plusieurs crises aussi bien politiques que militaires et tout débordement pourrait mettre le feu à la poudrière. Aussi, selon le Programme des Nations Unies pour le Développement, le pays serait considéré comme l’un des derniers sur la planète, en termes d’indice de développement humain.