Guinée Equatoriale : l’Affaire Orange
Installée en Guinée équatoriale depuis plusieurs années, Orange est tombée sous les feux des projecteurs et essuie une forte humiliation. L’affaire a pris des proportions inattendues, d’autant plus que les relations diplomatiques entre Paris et Malabo, en dent de scie, sont jalonnées de plusieurs escarmouches. A ce jour, les responsables de la compagnie n’arrivent plus à contenir les informations et le cycle des scandales continus. Tout part d’une enquête diligentée après le viol d’une mineure par un expatrié de nationalité française. De fil en aiguille, l’affaire a permis de déterrer des détournements de fonds, des malversations et diverses pratiques de clientélisme. Selon le rapport qui a mis le feu à la poudre, la comptabilité de l’entreprise révélerait des prestations de service fictives, des investissements ayant tout simplement disparus, des surfacturations répétées, des fortes incohérences dans le suivi des dépenses et un système de contrôle défaillant. Les résultats de ces irrégularités se traduisent par un énorme manque à gagner, difficile à évaluer avec précision. En plus des questions comptables, une classe d’intouchables se serait formée au sein du groupe, en collaboration avec des hauts dignitaires du pays ainsi que les membres de leurs familles. Pourtant, une pratique de suivi et de sanction sévère est censée régir le fonctionnement du géant.
D’après des sources proches de la maison mère, Orange tenterait déjà de se désengager dans le pays, mais sans succès. Les raisons ne seraient pas financières mais plutôt liées à la gestion de l’entreprise. La multinationale française reste un opérateur mondial dans le mobile, elle détient 40% des actions de Getessa, l’opérateur Telecom local. Orange Telecom brasse un chiffre d’affaire d’une cinquantaine de milliards de dollars et 170000 salariés à travers la planète. Avec près de 227 millions de clients, elle est présente sur 33 pays dont la Guinée équatoriale.