Idriss Deby: «je suis le président de tous les tchadiens»
Le président tchadien Idriss Deby Itno, a prêté serment ce lundi à N’Djamena pour son cinquième mandat, dans un climat tendu après la mort dimanche d’un manifestant dans la capitale, lors d’une marche d’opposants qui contestaient sa réélection.
«Je suis le président de tous les Tchadiens», a déclaré Deby, 64 ans, arrivé au pouvoir en 1990, par un coup de force, dans son discours d’investiture devant une quinzaine de chefs d’Etat africains et le ministre français de la Défense, représentant son président François Hollande.
Pour ce nouveau mandat, le président tchadien a promis «une lutte implacable contre le terrorisme partout où il menace nos intérêts et notre sécurité».
Au nombre des invités à la cérémonie qui s’est tenue dans l’auditorium d’un grand hôtel de la capitale figuraient les présidents des pays alliés du Tchad dans la guerre contre les groupes jihadistes au Nigeria (Boko Haram) et dans le Sahel, notamment les présidents Muhammadu Buhari (Nigeria), Mahamadou Issoufou (Niger), Ibrahim Boubacar Keita (Mali), Roch Marc Christian Kaboré (Burkina Faso) et Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie).
La France, ex-puissance coloniale, considère le Tchad et son armée comme son meilleur allié depuis ses interventions au Mali en 2013 puis en Centrafrique. La capitale N’Djamena est aussi le QG de l’opération militaire française Barkhane au Sahel.
Le chef de file de l’opposition, Saleh Kebzabo, classé officiellement second au scrutin d’avril, avec 12,77% des voix, s’est déclaré «surpris et déçu» par la décision de la France d’envoyer un représentant de haut rang à l’investiture.
Kebzabo et toute l’opposition tchadienne demandent en vain à la France et à la communauté internationale de reconnaître «la nature dictatoriale» du régime d’Idriss Deby.
Il a indiqué que l’opposition maintenait ce lundi, l’opération «ville morte» dans les rues de N’Djamena pour protester contre la réélection de Deby qu’il qualifie de «hold up électoral».
