AI : Trente-sept manifestants tués par les forces de sécurité au Soudan
Amnesty international a annoncé mardi que 37 personnes ont été tuées par les forces de l’ordre au Soudan durant les manifestations contre la hausse du prix du pain qui ont touché plusieurs villes en une semaine.
Ces manifestants ont été « abattus » par les forces de sécurité en cinq jours d’un mouvement de protestation contre la vie chère au Soudan, a déclaré l’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International.
Selon des responsables et des témoins, les manifestations ont fait au moins huit morts -six à Al-Gadaref (est) et deux à Atbara (est)- lors des heurts avec les forces anti-émeute. Mais des bilans plus lourds ont été évoqués.
Le chef du principal parti d’opposition, Sadek al-Mahdi a estimé à 22 le nombre de morts, dénonçant la « répression armée » des autorités.
C’est la récente décision du gouvernement d’augmenter le prix du pain de 1 à 3 livres soudanaises (de 2 à 6 centimes d’euros) qui suscite depuis la semaine dernière des manifestations. Soutenu par l’opposition, un rassemblement de professionnels avait appelé à cette grève dans plusieurs secteurs, dont les médecins, les universitaires et les enseignants.
Les manifestants qui réclament le changement de régime ont tenté mardi d’organiser une marche en direction du palais présidentiel pour déposer une demande officielle exigeant le départ du président Omar el-Béchir, au pouvoir depuis 1989, malgré un important dispositif de sécurité déployé dans les principales artères de la capitale soudanaise.
Au sixième jour de manifestations, le président Omar el-Béchir a promis lundi aux soudanais de « vraies réformes pour garantir une vie digne aux citoyens ».
Le Soudan connaît des difficultés économiques croissantes avec une inflation de près de 70% et une plongée de la livre soudanaise face au dollar.
Pour une partie des Soudanais, le colonel el-Béchir au pouvoir depuis 1989, ne répond plus aux besoins économiques du pays par manque de dynamisme. Il avait assuré qu’il ne se présenterait pas pour la présidentielle de 2020. Mais son parti, le Congrès national, l’a désigné en octobre dernier comme candidat à cette présidentielle.