Burundi – Rwanda : Les monnaies instaurent un contrat « gagnant–gagnant »
Des deux côtés des rives de l’Akaryaru, le cours d’eau qui sépare le Burundi du Rwanda, les habitants bénéficient de la disparité monétaire. Un franc rwandais équivalent à deux francs burundais alors que les prix sont quasiment les mêmes sur les marchés des deux pays, ce sont les petits peuples qui tirent leur épingle du jeu.
Par conséquent, il est habituel que les rwandais traversent la frontière pour s’approvisionner au Burundi. Car, au pays des mille collines, le coût de la vie est plus élevé que chez son voisin. L’illustration la plus éloquente est celle de la bouteille de bière : elle vaut 1000 francs au Rwanda comme au Burundi. Après conversion en devise, cela revient à 2 dollars pour le premier pays tandis que pour le second, ce n’en est qu’un. Une telle disparité concerne également, mais à des proportions différentes, bon nombre d’articles, notamment, les aliments et les produits d’entretien.
En réponse, certains agriculteurs burundais, prenant conscience des avantages que peut générer cette différence, ont carrément entrepris de traverser la frontière pour aller proposer leurs produits en territoire rwandais : riz, banane, tabac,…, sont très prisés au Rwanda. Mais, bien que cette activité rapporte gros, elle a néanmoins des conséquences néfastes au Burundi.
Beaucoup de jeunes burundais traversent clandestinement la frontière de nuit, en y apportant notamment des articles manufacturés comme des fertilisants ou des produits chimiques contre les ravageurs. Ce qui engendre une hausse des prix au Burundi. Par ailleurs, parmi ces aventuriers, certains sont encore sur le banc de l’école : pendant que d’aucuns se contentent de s’absenter ou de s’y rendre en retard et fatigués après une nuit de négoce, d’autres laissent tomber carrément les études.