Triste anniversaire pour le Soudan du Sud
Le Soudan du Sud vient de célébrer mercredi, le troisième anniversaire de sa sécession avec le Soudan, suite à un référendum d’autodétermination. Cet évènement laisse à la population un goût amer alors que ce plus jeune Etat du monde est en proie aux violences depuis plus de six mois.
Le bilan de ces trois années d’existence est en effet des plus sombres. Depuis décembre 2013, les violences ont provoqué le déplacement de 1.5 million de personnes. A peine 100 000 d’entre elles profitent de la protection des Nations unies. La plus grande partie de ces déplacés ont trouvé refuge dans des endroits marécageux, le long des rivières ou dans des zones d’herbes hautes pour échapper aux groupes armés, ce qui rend difficile leur accès par les organisations humanitaires. Environ 3.9 millions de personnes dans le pays sont menacées par la faim. Et la situation n’est pas près à s’améliorer avec la récente annonce par le PAM (Programme alimentaire mondial) et le HCR (Haut-Commissariat aux Réfugiés) de la réduction de l’aide alimentaire qu’ils apportent à 800 000 réfugiés à travers le continent, faute de financements internationaux. Le taux de malnutrition aigüe chez les enfants de moins de cinq ans a déjà doublé en seulement six mois.
Le rêve d’un pays uni et prospère s’est évanoui pour une bonne partie du peuple Sud Soudanais. Mardi, Hilde Johnson représentante des Nations unies au Soudan du Sud, a accusé les élites du jeune Etat de se préoccuper de leurs propres intérêts au détriment du bien-être de la population. Elle a fait allusion dans son allocution au cancer de la corruption qui mine le pays, nourri par les milliards de dollars de revenus pétroliers.